La place Kléber est l’une des places les plus connues et fréquentées de la ville de Strasbourg. Elle fait partie de ces espaces qui font le centre névralgique de la ville. Les bâtiments qui l’encadrent émergent d’époques différentes : du Moyen-Âge au XXème siècle, ses pavés sont de véritables témoins de l’Histoire.
Un nom sur lequel s’accorder
Au cours du temps, la place Kléber a adopté différents noms et n’a cessé de connaître des changements.
On lui connaît tout d’abord le nom de place des Cordeliers ou celui de Barfüßerplatz, soit la place des va-nu-pieds, désignant les miséreux. Cela s’explique par la présence en cet endroit jusqu’au XVIème siècle d’un monastère franciscain qui abritait une communauté de moines se promettant une vie pauvre et simple.
Elle est ensuite baptisée place d’Arme (Waffenplatz) au XVIIème, période durant laquelle a été construit le bâtiment que l’on connaît encore aujourd’hui sous le nom d’Aubette. Ce bâtiment concrétisait un projet d'embellissement et de modernisation de la ville, lancé par Jacques François Blondel, architecte du roi. Les soldats venaient y chercher leurs armes et leurs mots d’ordre à l’aube, d’où le nom de place d’Arme pour la place et d’Aubette, pour le bâtiment.
Enfin, c’est en 1840 que la place est baptisée Place Kléber, en hommage à Jean-Baptiste Kléber. Général strasbourgeois engagé tout d’abord dans l’armée autrichienne, il va s’illustrer dans l’armée française sous les ordres de Napoléon Bonaparte. Il fut chargé du commandement suprême de l’armée lors de la campagne d’Égypte qui visait à s’emparer du pays et durant laquelle il fût assassiné par un étudiant syrien en 1800. Kléber était au paroxysme de sa gloire, sa mort l’érigea au rang de héros.
La statue sur socle de 3,10 mètres le représentant et figurant au centre de la place a été sculptée par l’alsacien Philipp Grass, rendant ainsi hommage à l’homme. Le sphinx couché à ses pieds évoque la campagne qui lui valut sa gloire.
Une place aménagée et réaménagée
Ces modifications participent à un remodelage répété de la place Kléber. Elles viennent s'ajouter à d’autres modifications qu’ont chacun apporté les architectes qui se sont essayés à un réaménagement de la place, à la suite de Jacques François Blondel.
Par exemple, la Maison Rouge était autrefois un superbe bâtiment qui fut détruit en 1960 pour laisser place au centre commercial de forme atypique que l’on connaît aujourd’hui et désigné du même nom. Cette destruction fait encore polémique aujourd’hui. Aussi, la place devint piétonne quand les voitures ne purent plus y circuler et que les tramways réapparurent en ville dans les années 90.
C’est Gill Clément qui fut le dernier à réaménager la place Kléber en 2007, afin de la rendre plus conviviale et de pousser les Strasbourgeois et touristes à s’y arrêter et non plus à simplement la traverser. Pour cela, il imagina une place arborée, un bassin avec jeu d’eau, des bancs et terrasses où s’asseoir et prendre le temps.
Une place animée
Si la place Kléber est aussi attractive aujourd’hui, c’est qu’elle participe au dynamisme de la ville. C’est ici que des manifestations ont lieu, que des artistes de rue déploient leurs talents, que des marchés s’animent plusieurs fois par semaine... Et pendant les fêtes, elle n’est pas laissée pour compte : c’est la place Kléber qui accueille chaque année le sapin de Noël et ses lumières. Haut d’une trentaine de mètres, il est choisi parmi les conifères des Vosges et chaque fois exposé au centre de la place depuis 1990.
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