Jolie rue commerçante, la rue du 22 novembre à Strasbourg a été rénovée plusieurs fois dans le cadre de projets d’urbanisme et a permis de désencombrer le centre-ville et de l’aérer.
Un centre-ville à désengorger et à assainir
Vers 1870, la rue du 22 Novembre appartient à un centre-ville amassé entre ses remparts. La population est trop importante pour les rues étroites du centre, qui empêchent une circulation confortable. On reproche à ce quartier une mauvaise liaison avec les autres parties de la ville.
Cette rue, et le quartier en général, étaient comparables à la Petite France à cette période : les infrastructures à colombage dataient du Moyen-Âge ou de la Renaissance. Pourtant Strasbourg évolue, sa population grandit et les flux augmentent.
Les maisons du centre sont réputées pour leur insalubrité : l'humidité, la vieillesse des bâtiments, la malpropreté et le manque de lumière en font des logements misérables. Par ailleurs, on voit apparaître de nombreux cas de maladie pulmonaire; le centre-ville est vite qualifié de mortifère.
Entre 1910 et 1960, un projet de rénovation et de modernisation du centre-ville est lancé et intitulé la Grande-Percée. Il est justifié par le besoin d’une liaison facilitée entre le centre-ville de Strasbourg et la gare, et par la situation sanitaire dégradée du quartier.
Il consiste à démolir les bâtiments du centre pour en construire de nouveaux, répondant aux normes établies par la ville. Par exemple, chaque logement doit dorénavant comprendre une fenêtre d’au moins 1 m². Un tel projet engendre une démolition sur 1400 mètres, dont 126 bâtiments, soit le délogement de 914 foyers. Ceux-ci sont installés dans des logements sociaux construits à cet effet, dans un autre quartier.
La Grande-Percée commence par la Neue-Strasse, la rue Neuve, qui deviendra la rue du 22 novembre que nous connaissons. Lors de la Première Guerre mondiale, c’est en effet par celle-ci que les Français pénètrent dans la ville de Strasbourg le 22 novembre 1918 pour la libérer. Il s’agissait d’une rue essentielle au sein du projet car elle était destinée à devenir l’artère qui relie la Place Kléber à la nouvelle gare et donc à répondre au principal objectif de la Grande-Percée. Par ailleurs, une ligne de tramway y est aménagée jusqu’en 1950. On l’imaginait également comme une rue propice à l’ouverture de nombreux petits commerces. Le projet s’étendit ensuite à la rue des Francs-Bourgeois et de la Division-Leclerc. C’est seulement après la Seconde Guerre mondiale que les travaux touchent à leur fin.
La rue du 22 novembre en perpétuelle métamorphose
Jusqu’en 2019, la rue du 22 Novembre était une rue commerçante qui laissait libre cours à la circulation des véhicules. Mais le 20 novembre 2019 est inaugurée une rue nouvelle : la rue du 22 novembre est maintenant jonchée de 80 000 pavés et devient piétonne pour permettre aux restaurants d’ouvrir leurs terrasses. La rue accueille de la végétation, de la décoration et est aménagée de manière a être adaptée aux piétons et vélos. Ainsi, elle se hisse au niveau des rues les plus agréables et animées de la ville et constitue l’un de ses derniers projets de rénovation.
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